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L’Opération esthétique

Ce livre est le journal intime d’une journaliste cobaye questionnant, pour la première fois, les fondements et limites de la chirurgie esthétique, les confins de la psychanalyse, le passage à l’acte médical, les erreurs chirurgicales, la mémoire cellulaire, et l’enfer du TOC (trouble obsessionnel compulsif). Sans tabou, il ose dire les dessous des liaisons toxiques, des manipulations sexuelles entre une patiente et son chirurgien, de la souffrance créatrice, des rêves et visions guidant l’auteure vers un destin exigeant et unique. Écrit à l’état médiumnique et teinté de poésie, L’Opération esthétique est sans doute le document le plus complet, puissant et osé à ce jour, couronné par un abus médical dont les répercussions sont comparables au viol ou à l’inceste. Il constitue un merveilleux espoir pour les hommes et les femmes désireux de s’extraire de leurs jeux de séduct(u)eurs et de femmes fatales, racine même de la destruction de la planète. Il est temps d’introduire une réflexion lucide sur les coulisses de la chirurgie esthétique et de comprendre que celle-ci est une démarche globale et sacrée réconciliant le corps et l’âme vers de nouveaux états de conscience.

Résumé du livre

« Pour VOIR mon visage, pour ôter l’amertume, il m’a fallu vingt opérations. Le vrai sujet de «L’Opération esthétique» est justement ce temps infini de défiguration, de destructuration, durant lequel, aspirant à une hypothétique transfiguration par bistouri, j’ai promené dans le monde un visage pathétique et moribond, une blessure publique pour ainsi dire, soit notre besoin à tous et toutes d’être aimés au-delà des apparences, dans une société bâtie sur les faux-semblants. Le plus étrange, c’est que mon existence, vouée à ce but : «devenir une très belle femme pour un vrai, beau et riche mariage…» fut transformée par le processus. Ainsi, plus j’aspirais à séduire avant, plus les hommes se détournaient, tôt ou tard, de moi. Tandis que, provisoirement défigurée par le scalpel, j’optais pour la retraite, j’attirai une foule d’être fascinés par une lumière interne que, pour m’extraire de l’enfer, je fus bien obligée de laisser entrer… J’ai ainsi découvert, par-delà mes implants sur les tempes, un monde à peine voilé par les apparences, un royaume d’abondance, fourmillant de possibles, qui a réenchanté ma vie. »

Extrait du livre

J’enfile la chemise blanche et repose un instant sur le petit lit, tandis que l’infirmière m’invite à boire une solution calmante et discourt avec autorité sur les vitamines.

Sans transition, la doctoresse vient me chercher pour passer en salle d’opération. Je note que le chirurgien me fait, à contrecoeur, une piqûre dans la fesse gauche.

– S’il te plaît, attends que je sois endormie, dis-je, pressentant les ennuis.

– Tu vas somnoler de suite, rétorque le chirurgien. D’ailleurs, ce n’est pas une grosse opération, c’est juste une retouche…

– Mais…

Déjà, mon ex-amant me plante sa seringue dans la tête. Je gémis, sous le coup.

– Tais-toi! fulmine le chirurgien. Il faut que je commence.

Je comprends que d’autres clients vont arriver dans la clinique fast-food. Tandis que la doctoresse m’enjoint au calme, le chirurgien poursuit le supplice, et me perce le crâne à cinq ou six reprises.

– S’il te plaît, la piqûre dans la fesse ne fait pas d’effet…

Contrarié, mon ex-amant m’admoneste. Furieux, il m’entaille la tête et commence à trépaner mes chairs, jurant à chaque grimace de douleur que j’ose me permettre.

– Tournez la tête! m’ordonne-t-il, me vouvoyant soudain, comme une étrangère.

Jamais il ne m’a fait aussi mal. Effrayée, je commence à pleurer, tandis que le chirurgien jure tout son saoûl sous les yeux de la doctoresse, silencieuse et domptée. L’infirmière ne réagit pas plus à ma souffrance, ignorée.

N’en pouvant plus, je sanglote: «J’en ai assez!»

Le chirurgien riposte par un juron, et reprend de plus belle sa torture. Je sens qu’il hâchure ma tempe, vulgairement, comme on cisaille un steack au restaurant.

Humiliée, suffocante et sanglotante, je lâche, de souffrance: «Arrête!»

– D’accord, on arrête! s’exclame le bourreau, qui, sur sa lancée, éteint la lumière!

Sans vergogne, mon ex-amant s’absout de sa promesse: «Là! Moi, j’ai fait mon travail.»

Voilà notre histoire d’O si près de réussir comparée à un vil travail; la table d’opération réduite à un sac poubelle… Et le chirurgien irresponsable qui soudain me jette… après avoir, peut-être, réalisé la gravité du passage à l’acte et de ses gestes?

Tandis que l’infirmière, hypocrite, surenchère: – Comportez-vous donc en adulte! Comme l’enfant, vous dites: «Aïe!» alors qu’il faut dire «J’ai mal!» La personne qui vous précède disait bien, elle: «J’ai mal!»

A-t-on le choix, torturée par un bistouri adultère et sans égard? Par un goujat qui, trahi par ses actes, dévoile enfin qu’il n’aime pas son travail et n’y recherche que la gloire?

Sur le visage de l’infirmière, je note un sourire diabolique et menaçant. «C’est moi qui ai préparé la juste dose d’anesthésiant; je sais ce que je fais, naturellement! lance-t-elle. Quant au docteur, il accomplit son devoir. C’est vous qui ne collaborez pas!»

L’infirmière a raison: je ne collabore plus à leur montage pervers. Car le piège est, à présent, découvert. D’une traite, dans la chambre, j’enfile mes vêtements et ma veste.

– Appelez de suite mon voisin, il viendra me chercher, dis-je à l’infirmière.

– Il n’en est pas question, vous devez rester couchée, tranche la tortionnaire.

– Je pars! dis-je d’un ton sévère, fixant les yeux de faussaire.

Troublée par ma détermination, Claudine téléphone néanmoins à mon ami Francesco, qui se présente dans le quart d’heure. D’une oreille distraite, j’écoute les ordres de l’infirmière, qui, stoïque, poursuit ses humiliations telle une impératrice assise sur un trône illusoire, arborant sa bague au doigt.

Toujours en larmes, je passe devant elle sans un regard et prend la porte de la clinique-bordel, suivie de Francesco saisi par cette scène violente et incroyable.

– La maison est étrange, souffle mon ami, réconfortant. On sent qu’il se passe ici des choses malhonnêtes. Lorsque je t’attendais, j’ai eu un malaise. Il ajoute: «Et cette infirmière me paraît redoutable et sévère.»

Pour ma part, le malaise est si grand que l’évidence s’impose: il est temps de mettre la lumière sur cette sinistre manipulation sexuelle. Le chirurgien m’y presse par ses actes manqués et délétères. Et l’infirmière aussi, qui s’enorgueille d’une alliance que j’ai payée trop cher… de ma propre chair.

Photographies avant et après

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